Voyage missionnaire ou tourisme missionnaire ?

Le récit d'une analyse surprenante

Qu'est-ce qui motive les jeunes à faire un voyage missionnaire à l'étranger ? Leur expérience est-elle positive ? Quel impact a eu leur séjour d'une semaine ou de quelques mois ?
La Fédération de Missions Evangéliques Francophones (FMEF) a jugé utile d'explorer davantage ces questions. Il est vrai que les engagements de courte durée ont pris des proportions énormes. En 1965, aux Etats Unis, 540 personnes avaient effectué un voyage missionnaire de moins d'un an. Une cinquantaine d'années plus tard, on estimait qu'en une seule année, 1,5 millions de personnes étaient parties au travers d'agences américaines. L'investissement pour ces services de courte durée représentait peut-être 2 milliards de dollars ! En France et en Suisse, malgré l'absence de chiffres officiels, on constate également une croissance manifeste du nombre de jeunes qui partent pour un voyage de découverte missionnaire de quelques semaines.

Enquête MissionUne enquête a mis en lumière la motivation de ces jeunes. Parmi les réponses les plus nombreuses, on trouve le souci de venir en aide aux plus pauvres (44%), le désir de s'investir en vue de grandir personnellement dans la foi, et un certain goût de l'aventure lié à l'envie de faire une expérience nouvelle. On ne peut que se réjouir de ce souci du prochain. Mais à la lecture des résultats du sondage, un bon nombre de responsables de missions ont été surpris par l'importance réduite donnée à la communication de la Bonne Nouvelle. Aucun des jeunes n'a sélectionné le souci de l'évangélisation des non-atteints comme une des motivations pour un service de courte durée.


Est-ce qu'il faut en déduire que les jeunes sont bien plus motivés par les actes de compassion que par la proclamation de l'Evangile du salut ? Voient-ils davantage les besoins physiques que la détresse spirituelle ?
Dans le livre « L'église locale en mission interculturelle » (pp 88-89), David Green souligne que les jeunes sont marqués par le doute et le relativisme. C'est la postmodernité en contraste avec la modernité qui façonnait tout avec ses certitudes. Serait-ce la raison pour laquelle le désir de communiquer l'Evangile qui sauve du péché est moins présent parmi les jeunes qui partent ? Serait-ce le reflet de la réalité dans nos églises et même dans nos organisations missionnaires ?
Mais il y a peut-être encore autre chose. Que disent les évangéliques au sujet de la perdition, du sort de ceux qui n'ont jamais entendu l'Evangile ? Est-ce que nous sommes gênés de dire qu'il y a des perdus et des sauvés ? Avons-nous mis en sourdine ce message de Jésus ?
« Car le Fils de l'homme est venu sauver ce qui était perdu. » (Matthieu 18:11)

André WENK
Pour le comité de formation de la FMEF (Fédération de Missions Evangéliques Francophones)


Une enquête continue d'explorer cette question : Accès formulaire (lien externe; s'adapte mieux aux tablettes et formulaires)

La version papier de l'enquête peut être téléchargé ici. Copiez-là pour des jeunes après un séjour missionnaire et renvoyez les docs remplis au secrétariat FMEF.